La critique du film Ouija par le Quotidien du cinéma - Inscris-toi gratuitement et surfe sans pub !
« Où sont les femmes ? » chantait avec un certain désespoir Patrick Juvet (comment ça, ce n’est pas trop de mon âge ?). Personnellement, je me demande vraiment où sont les bons films d’horreur. Après le visionnage digne d’une torture SM du pitoyable "Pyramide", j’avais l’intime conviction que nous ne pouvions pas tomber plus bas. "Ouija" s’est alors fait un malin plaisir de me contredire.
Par où commencer quand rien ne va… Le scénario peut-être ? Mauvaise idée, mais au moins il y en a un. Debbie, la bonne petite lycéenne au physique de cheerlader, a l’intelligence de fouiller son grenier et de trouver une planche pour convoquer les esprits, « ouija » de son petit nom. Équipée du quotient intellectuel d’une oie sauvage, elle décide de réveiller les morts toute seule dans sa chambre en pleine nuit. Je vous deviner la suite, sa « macabre » disparition bien sûr, puis ses amis inquiets trouvant le jeu qui décident à leur de l’invoquer, histoire d’un dernier « au revoir » leur permettant un retour au lycée le cœur léger. Rien de bien original en somme. Du vu et revu, copié sur tout ce qui existe déjà et pire encore : on est là dans la copie de mauvaise copie. C’est dire le supplice qui vous attend.
Le film est extrêmement lent à démarrer. Tout ça à cause d’un réalisateur maladroit qui s‘efforce de nous présenter ces ados crétins durant une longue scène d’exposition. J’ai envie de dire, à quoi bon ? Nous les savons tous (ou presque) condamnés à l’avance. Et je préfère me taire sur ces fameuses condamnations. J’ai critiqué le design d’Anubis dans "Pyramide", me demandant si nous n’avions pas fait un bond technologique en arrière ? Mais si j’avais su…?! Les morts de "Ouija" sont encore plus pittoresques, particulièrement la première que je ne révélerais pas, mais qui souffre, en plus d’effets démodés, d’un problème rythmique qui rend le supplice collectif, mais dans le mauvais sens du terme.
Les clichés suivent et se ressemblent, à croire que nous n’avons pas su avancer depuis le mythique "Scream". Une bande composée d’adolescents tantôt populaires, tantôt ténébreux, mais tous aussi débiles les uns que les autres. Difficile de s’inquiéter pour leur sort. Le casting n’est pas très criant il faut dire. Je suis, cela étant, déçue de la prestation d’Olivia Cook, pourtant habituée à l’épouvante puisque protagoniste de la série "Bates Motel" retraçant la jeunesse du célèbre Norman Bates ?!
À croire que monsieur Michael Bay a de l’argent à perdre pour produire cette daube. "Ouija" n’est qu’un énième produit de consommation éphémère qui attirera inexorablement les jeunes dans les salles obscures. Quand on sait que les films d’horreur composent le genre le plus propice à l’achat de confiserie et sodas, on ne doute pas un seul instant des réelles intentions des équipes derrière pareil projet. Le film d’horreur, un genre mort à cause des teenagers et du capitalisme ? J’attends avec la plus grande impatience "Poltergeist" et le troisième volet d’"Insidious" pour pouvoir trancher.
Auteur : Melissa Chevreuil
Publié le 01/06/2015 sur Le Quotidien du cinéma
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