Les Misérables (2013)

Titre français: Les Misérables
Titre original: Les Misérables

Date de sortie française : 13 février 2013
Pays: UK
Genre: comédie musicale/drame

Réalisateur: Tom Hooper
Scénariste: William Nicholson

D'après la comédie musicale de Claude-Michel Schönberg, Alain Boublil et Herbert Kretzmer.
D'après l'oeuvre de Victor Hugo.

Durée: 2h30
Année de production: 2012

Synopsis : Après dixneuf ans de bagne, Jean Valjean retrouve la liberté, mais il sent sur lui l'ombre menaçante du policier Javert... Sa rencontre avec un prêtre changera sa vie. Mais dans cette France de la Restauration bien d'autres destins, tantôt tragiques, tantôt grandioses, tantôt sans aveu, croiseront le sien...

Casting:
Hugh Jackman (Les Simpson) ... Jean Valjean
Russel Crowe (The Loudest Voice) ... Javert
Anne Hataway (Solos) ... Fantine
Eddie Redmayne ... Marius
Aaron Tviet ... Enjolras
Helena Bonham Carter ... Mme Thénardier
Samantha Barks ... Eponine
Amanda Seyfried ... Cosette
George Blagden ... Grantaire
Bessie Carter ... Ensemble Factory Woman

Fiche rédigée par sudena

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Sudena: avant de commencer je tiens à souligner que j'ai lu Les Misérables, c'est mon roman préféré, ma bible à moi, mon absolu littéraire, et j'ai trouvé que ses différentes adaptations manquaient du souffle romantique qui émane de chaque page, en particulier dans le passage "Waterloo", et ici, oh merveille! je vois un film qui respecte cet esprit, porté par des musiques qui prennent aux tripes (je connaissais les premières versions, avec notamment Sardou en Enjolras) et une mise en scène presque baroque, qui nous transporte avec une justesse émotionnelle sans pareille dans cet opéra filmé. Les acteurs ne chantent pas faux! au-contraire même: leur sincérité est patente (Hataway...j'ai enfin retrouvé la Fantine dont, à dix ans, j'étais tombé amoureux), leur jeu est viscéral et si le lyrique n'est pas parfait ces imperfections portent leur chant à un niveau de vérité que je ne croyais plus possible aujourd'hui. Jackman porte le film avec des chansons difficiles (surtout quand la caméra s'éloigne), Baron-Cohen réussit à conserver ce côté nauséabond à Thénardier qui, dans ce film, est l'élément plus "léger" qui évite le misérabilisme; Russell Crowe est un Javert plus vrai que nature à la voix probablement la plus juste (eh oui!), Eddie Redmaye plante un Marius (personnage très difficile à jouer) nuancé et quel coeur de pierre peut rester insensible à "Empty chairs at empty table"?.. Enfin les insurgés sont géniaux: Aaron Tviet donne enfin ses lettres de noblesse à Enjolras (personnage oublié mais au-combien important dans le roman, celui qui m'a envoûté et qui ne cesse de m'envoûter chaque fois que je relis le livre), et George Blagden (Grantaire) est assez fin pour suggérer, comme dans le livre, le lien amoureux qui le lie au chef des insurgés... Ce film emporte dans un tourbillon de sentiments que sa mise en scène "nerveuse", alternant plans très larges et très serrés, amplifie. Les couleurs, en particulier la place du rouge, font de même. De l'action, de l'injustice, de la dignité, de l'amour (ah! l'idylle rue Plumet...), de l'horreur (ça ne dure que trois secondes mais le fontis, passage le plus horrifiant du roman, est bien montré dans ce film), bref: du romantisme à l'état brut! Si vous n'aimez pas la comédie musicale (genre méprisé en France), abstenez-vous de le regarder mais ne venez pas le descendre. Car ce film est ambitieux et s'il a été autant récompensé et encensé par la presse anglo-saxonne, c'est peut-être qu'il y a une raison, non?.. Je n'oublierai jamais l'enchaînement de "One day more" et "Do you hear the peaple sing?": impossible de ne pas me lever le poing serré, c'était plus fort que moi...

Je pense aussi que les critiques négatives n'ont pas compris que ce film mettait en avant une partie du livre jamais traitée correctement: la politique. Le roman n'est pas qu'un rite d'initiation personnelle! la politique est partout, tout le temps, à chaque coin de paragraphe, et le film prend ce parti: Jean Valjean n'est pas la raison d'être de cette oeuvre mais seulement le personnage principal: la nuance est de taille...