0 fans | Vote
Pour poster sur ce forum, tu dois t'identifier
1975Sudena  (02.12.2011 à 18:15)

Cette année est je pense l'une des plus grandes _sinon LA plus grande_ de l'histoire du cinéma: plusieurs films cultes datent d'elle...

 

-Vol au-dessus d'un nid de coucou: Recompensé par l'Oscar du meilleur film _entre autres récompenses_, ce chef-d'oeuvre est signé Milos Forman et a pour acteur principal Jack Nicholson. Il nous emmène dans l'univers de l'hôpital psychiatrique avec un synopsis terrible et une mise en scène "en condition" (pas en studio): un criminel tente d'échapper à la prison en se faisant passer pour fou et est emmené dans un établissement spécialisé. Il découvre alors des gens profonds, touchants, mais dominés par une infirmière toute puissante et tyranne. Simplement révolté, il va aider merveilleusement ces "fous" simplement à se faire confiance. Mais le système le rattrapera et pour lui la fin sera tragique...mais il remportera néanmoins une magnifique victoire!.. Forman montre magnifiquement ces couloirs froids et ces gens merveilleux (pour moi qui ai travaillé avec des handicappés mentaux, je peux affirmer que TOUT est juste dans ce film), la vilénie de cette infirmière et l'humanité de cet homme... Forman avant "Amadeus", Nicholson avant "Shining": ça suffit à mon avis pour savoir ce que vaut ce film...

 

 

-Les Dents de la Mer: Premier coup d'éclat de Steven Spielberg, ce film a _certes_ un peu vieilli mais il n'en demeure pas moins une référence dans le suspense horrifique, maintes fois imité, parodié, mais jamais égalé!.. La musique de John Williams est restée dans les annales, tant elle est angoissante, savamment simple, et horrifiante au-possible... La traque de ce requin, sa lente révélation, le sang mêlé à l'océan: toutes ces recettes ultra-connues fonctionnent toujours et si Spielberg a été autrement plus brillant plus tard ce film l'a révélé au grand public. Un clute, quoi qu'on en dise, restera toujours un culte...

 

 

-Sacré Graal: S'il y a UN film qui m'a fait m'écrouler de rire, c'est bien celui-là! Les Monty Python ont, avec un budget misérable _dont ils se sont servis pour certains gags_, réussi la plus extraordianire parodie de la quête du Graal qui m'ait jamais été donné de voir. Je retiens absolument tout de ce film aux enchainements merveilleux, aux parties animées désopilantes, au rythme très travaillé, à la musique inoubliable... Le ménestrel de sir Robin, les chevaliers du "Ni", le lapin de Troie, la saint-grenade, les châteaux d'Anthrax et de Aaaaaaaaaargh: ces scènes sont toutes cultissimes et ce sont loin d'êtres les seules. La drôlerie est permanente, le fou-rire inarrêtable: la seule condition étant d'aimer l'humour anglais... Un coup à avoir mal à la tête!..

 

 

-Barry Lyndon: Selon Kubryck, ce film est son meilleur. On peut faire confiance au réalisateur légendaire pour ce genre de jugement que je partage pleinment... C'est bien simple: pour moi ce film est la Beauté du cinéma. Une exposition de tableaux de maître où chaque image mériterait une critique, un commentaire, un éloge, une dissertation: pour la première fois, la lumière est naturelle, même dans les scènes éclairées à la bougie... Le drame historique n'en est que plus exalté: encore plus pessimiste que le terrifiant "Orange Mécanique" (dont il descend au niveau de l'image), ce film raconte l'histoire d'un jeune irlandais de la deuxième moitié du XVIIIème siècle, nomme Redmond barry. Fleur-bleue, il vivra des épreuves qui le feront grandir...et le transformeront peu à peu en fripouille ambitieuse et sans scrupules...mais néanmoins humaine, ce qui le perdra. La logique de ce film long de presque trois heures est implaccable et d'une froideur effroyable: l'ascencion de cet homme est lente, difficile et donc absolument irrésistible; sa chute sera du même accabit: ce n'est pas un événement qui le fera plonger mais une suite inéluctable et impleccable. Ryan O'Neal excelle dans ce rôle d'un homme qu'on peut haïr mais pas condamner totalement. A se côtés, Marisa Berenson est aussi belle que fragile et sa destinée est tout aussi tragique qui la fait finalement tomber de Charybde en Sylla... Pour orchestrer ce drame, outre les images et le rythme, il y a les musiques! Ces musiques sublimes toutes (ou presque) contemporaines des personnages principaux qui font de ce film une tragique symphonie tant traditionnelle (beaucoup de folklore irlandais au début), militaire et classique; avec pour "repère" la Grande Sarabande de Haendell et sa mélodie implaccable, mineure, violente... Je m'ennivrerais de ce film comme du château de Versailles: pour moi il est le plus grand de tous; mais je conçois que si le charme n'opère pas d'emblée, certains puissent le détester...

 

 

-Salo ou les 120 jours de Sodome: Attention: choc! la ville de Salo a donné son nom à la dernière période du fascisme dans une Italie en grande partie reconquise: cette période est la plus sanglante du fascisme italien (le plus grand massacre de la Deuxième Guerre Mondiale a eu lieu dans cette région, à Marzabotto); "Les 120 journées de Sodome" est le livre à la fois le plus brillant et le plus "osé" du marquis de Sade... Pour marier les deux, un génie ambigü et torturé: Pier Paolo Pasolini! Pour résultat: le film le plus terrible de l'histoire du cinéma; il est interdit aux moins de seize ans mais faites bien attention avant d'oser le regarder: il montre l'horreur de façon crue, glacée, et le voir tranforme en facho (littéralement et c'est montré explicitement!). Physiquement, il m'a souillé! L'histoire est simple et horrifiante: des dirigeants fascistes cherchent des jeunes à se mettre sous la dent et les tuent officiellement dès le début: pour eux il n'y a de toutes façons aucun espoir... Ensuite ils les emmènent dans une villa et les soummettent à leu plaisir selon trois "cercles" successifs qui forment un creshendo implaccable: le plaisir, la merde et le sang. Dans une musique simple et monocorde, sans émotions, nous vyons défiler des êtres rangés au rang d'animaux, des festins d'excréments, des tortures à nu. Montrer la laideur d'une telle façon, je trouve ça absolument génial! Car c'est aussi ça le rôle de l'art... Pasolini a réalisé son film jusqu'au boût mais, avant même sa sortie, il a été assassiné. ATTENTION A VOUS si vous voulez voir ce film, mais pour autant je le recommande au moins une fois dans sa vie. On mesure son efficacité au vomi qu'il fait verser...

ScarfaceSudena  (12.01.2012 à 19:26)

Entrez mes amis... Ouvrez la porte sur la réalité du rêve américain selon Brian de Palma et soyez les bienvenus à Miami... Ici vous allez voir le destin d'un homme auquel vous allez de gré ou de force réussir à vous attacher: il est joué par Al Pacino et il s'appelle Tony Montana.

Voici pour le décor général: maintenant je vais préciser. Au début des années '80, Fidel Castro, pour désengorger les prisons, renvoie les opposants politiques aux Etats Unis. Sauf qu'il n'y a pas seulement des opposants qui embarquent pour la Floride à ce moment-là: il y a aussi les pires crapules: voleurs, petits trafiquants, hommes de main, etc... Et eux-aussi sont bien décidés à vivre leur rêve américain! Tont Montana est l'un de ceux-là et certainement pas le moins ambitieux!.. Avec son ami Mani, il va rapidement monter en grades dans le monde de la drogue, au milieu d'une ville pourrie jusqu'à la moëlle par les trafiquants où à quelques mètres des plages bondées on tue et on torture sans sentiment ni vergogne. Et il va réussir à atteindre le pinacle. Mais après le  sommet il y a toujours la chute, et la sienne sera méchante!..


Brian de Palma livre avec ce film et à-travers ce personnage illettré, frustre, violent et extrèmement déterminé qu'est Tony Montana la vision la plus implaccable et cynique de la chute du rêve américain. Dans des décors et des costumes ultra bling-bling, sur des musiques typiques de ces années "fric", il nous dépeint sans aucune concession le monde de la drogue, des flics pourris et des parrains en passant par les hommes de main, sans oublier les femmes...et la famille (qui donne sa fragilité et son humanité au personnage principal). Après "Le Parrain", Al Pacino revient dans ce rôle de gangster qui lui colle à la peau avec une virtuosité sans pareille, mais cette fois-ci c'est une leçon qu'il s'agit de donner au capitalisme sauvage et à la corruption du système: le héros monte sur le sang des autres et sa devise "The world is yours" au milieu de cette entrée rouge comme le sang qu'il a sur les mains (et qu'on sent bien qu'il finira par verser), alors même qu'il est en train de se détruire avec sa propre came est d'un cynisme je trouve sans égal...

D'une certaine manière, "Scarface" ressemble au "Il était une fois en Amérique" de Sergio Leone, réalisé un an plus tard: histoire de gangsterisme, de régime pollué par la corruption, d'amitié tragique.... Mais alors que Leone a un ton infiniment triste et mélancolique, de Palma tape tout à fait à l'inverse: dans la violence, les images choc, l'ironie mordante... Mesdames et messieurs, je vous souhaite la bienvenue à Miami, ses stations balnéaires, ses boites de nuit branchées, ses bagnoles pas possibles, ses fringues ultra-classes: le luxe, les mecs friqués et les nanas sont à vous, il n'y a qu'à se baisser!.. Mais faites attention en sniffant votre coke: une rafale de mitraillette, une balle dans le front ou un coup de tronçonneuse sont si vite arrivés...

cinto  (13.01.2012 à 18:25)

@ Sudena:Comme d'habitude,tes commentaires sont pertinents et originaux.

J'aime beaucoup la petite note d'humour sur la fin...

Wouahtruc12  (13.01.2012 à 20:19)

Alors ça...ça c'est du commetaire Sudena ! :D

La Liste de SchindlerSudena  (21.01.2012 à 14:55)

La fumée qui s'envole de la bougie éteinte à la fin du shabat nous fait remonter le temps vers une nuit sans fond où unhomme membre du parti nazi joue de son charme et de son audace pour s'enrichir, jouant sur le fait que les juifs ne pouvant rien gagner dans la Pologne de 1941 ses revenus seront multipliés... Pas grand-chose à dire de cet homme sinon qu'il est à sa manière attachant, qu'il semble voir les juifs comme des ouvriers et non comme des bêtes et qu'en laissant plus ou moins faire il évite à certains la déportation... Car parallèlement ces-derniers s'organisent, tentent  de survivre tandis que la nuit nazie se fait de plus en plus pesante, et utilisent la couverture d'ouvriers pour garder un certain espoir. Insidieusement pourtant, on sens que cet homme, nommé Oskar Schindler, a un bon fond, ce qui nous permet de sourire à le vue de ses nombreuses conquêtes...

Le massacre du ghetto de Cracovie change la donne. Tandis que la barbarie nazie, dans un noir et blanc donnant une terrible sensation d'authenticité, est montrée de la façon la plus implaccable qui se puisse, Oskar Schindler croise pour la première fois, en regardant cet immoonde massacre, la route d'une petite fille en rouge qui le marque plus que n'importe quoi d'autre. Cette petite fille débrouillarde échappe aux SS et file se cacher. L'homme ne sait pas derrière ce qu'elle devient mais son attitude change: désormais il prend des risques, utilise sciemment son usine pour protéger des innocents et s'il est encore très conscient de son intérêt il fait de la survie de se ouvriers une de ses priorités... Cette partie du film, assez longue, apporte comme un souffle d'espoir car on sent que Schindler peut même humaniser le SS Amon Goeth (joué par un Ralph Fiennes autrement plus convainquant que dans "Harry Potter"). L'espoir est de courte durée quand une pluie de cendres s'abat sur Cracovie: la politique nazie vient de mettre en oueuvre la Solution Finale...

Choqué par ce qu'il voit tomber du ciel en guise de neige, Oskar Schindler croise une nouvelle fois la route de la petite fille en rouge, mais cette fois-ci il ne peut rien y faire: la malheureuse est morte et son corps alimentera les charniers... Il devient alors ce qu'il a toujours été au fond de lui: un Juste, un sauveur de l'humanité... Quitte à se ruiner, il va sauver tous les juifs qu'il connait: hommes, femmes, enfants, et il va les protéger de tout et de tous pendant des mois, en refusant de plus d'employer sa force de travail au service de la Wermacht... Et quand vient l'heure de la capitulation, sa seule éloquance les sauvera encore des ordres de massacres. Il peut se retirer, au milieu de la reconnaissance éternelle de ses anciens ouvriers, mais avec le désespoir de celui qui a été incappable d'en sauver ne serait-ce qu'un (une?..) de plus...

 

L'histoire est tout à fai vraie et le film se termine par l'hommage de toutes les personnes qu'il a auvé qui viennent, avec les acteurs interprettant leurs rôles dans le film, poser une pierre sur sa tombe à jérusalem. Pour finir, Liam Neeson _qui interprête son personnage_ y dépose une rose sans montrer son visage...

 

La musique de John Williams, terrible et échirante, complète l'oeuvre la plus monumentale réalisée sur la Deuxième Guerre Mondiale... Trois ans après la chanson "Né en 17 à Leidenstadt" de Goldman, un autre juif star d'Hollywood _Steven Spielberg_ se penche sur cette période atroce avec une pudeur, une poésie, une nuance, une intelligence et surtoût une émotion totales qui bouleverseront aux tréfonds de leurs âmes ceux qui ont encore un coeur sur cette terre (et nous somes nombreux dans ce cas, j'ose l'affirmer).

 

Je n'ai jamais pleuré devant un film mais quand j'ai vu celui-là ce que je ressantais était au-delà des mots et peut-être même des larmes. A Steven Spielberg pour l'avoir réalisé, à John Williams pour avoir composé sa musique, à tous les acteurs pour l'avoir joué, et bien que je mesure à quel point ce mot est dérisoire par-rapport à CA, je ne peux dire que merci mais je voudrais pouvoir en retranscrire le ton, ce qui m'est hélas impossible dans un écrit forcément indigne d'eux...

Com sur comcinto  (21.01.2012 à 18:41)

Magnifique commentaire, Sudena, sur un de mes films préférés,un de ces film inoubliable et inégalable.

Tu as tout dit:le film, l'histoire, la réalisation,les acteurs, la musique...

Mais aussi,et ce que j'apprécie particulièrement, tu as dit ce qui le rend unique à tes yeux (comme aux miens d'ailleurs): les sentiments forts,puissants,  que ce film a fait naître ou plutôt resurgir de toi, et qui font que l'Homme est encore porteur d'espoir... 

Dans le même registre des films "2ème guerre mondiale",as-tu vu "Le pianiste"?

Sudena  (21.01.2012 à 23:26)

J'ai vu "Le pianiste" mais il y a longtemps éjà et le fai que Polanski ait été lui-même un rescapé me paralyse un peu pour le commenter...

Dans le genre culte sur la WW2, il y a pléthore anciens et récents... Dans le désordre, je citerais "Il faut sauver le soldat Ryan", "La Chute", "Le Vieux Fusil", "La Vie est Belle", et j'en oublie...

la liste de Schindlerkalypso  (22.01.2012 à 04:38)

*bave devant la magnifique éloquence de Sudena*

mon dieu... (non, je t'interdis de répondre "nan, appelle moi sud', ça ira", namého! ^^ ) mon dieu, donc, comme tu est doué! tu as pensé poster un CV pour le magazine studio ou autre? tu en fais ton métier, rassure-moi? enfin bref, je ne connaissais même pas ce quartier, merci de m'en avoir parlé sur rome.

ton commentaire sur la "liste" est tout a fait juste et, je te rassure, tu lui rend un bel hommage, tout a fait digne de ce film, tu n'a aucun doute a avoir ^^

Spielberg est un génie et prend a contre pied tous les critiques qui voulaient le "caser" dans la catégorie "film d'action pour grand publique", il démontre ici par un film en noir et blanc que les effets spéciaux ne sont rien face aux bons acteurs bien dirigés et , tout en nous offrant un pur moment de bonheur cinématographique, il nous transmet en plus suffisement de matière pour en ramener à la maison et continuer a y penser longtemps après. ça, c'est du cinéma!

Sudena  (22.01.2012 à 16:03)

Je suis un dieu, étant un homme ;) ... C'est une vision très sataniste mais que jassume: les hommes sont des dieux, et les femmes des déesses....

 

"Et dans la douceur violente de la nature impatiente, les dieux deviennent des hommes et les femmes des espérances" chantait Branduardi...

cinto  (22.01.2012 à 19:12)

Que c'est joli, ce que tu écris:les hommes des dieux et les femmes des déesses, des espérances..

Kalypso te pense critique de cinéma,  et moi j'ajoute historien,poéte et littérateur (oui, c'est un nouveau nom de métier inventé par moi-même et je ne m'appelle pas Ségolène!).

il y a encore des facettes que tu nous caches???

Ceci dit en HS, j'aime beaucoup "le Vieux fusil"aussi pour mon actrice préférée (mais pas seulement) et "La vie est belle" pour l'espoir qu'il porte.

Mais je n'ai pas vu "La chute" et je n'aime pas "Il faut sauver le soldat Ryan"trop estampillé "hollywood" à mon goût.

AmadeusSudena  (08.02.2012 à 22:13)

Fondu au noir, et un "la" sonore déchire le silence, ouvrant sur une rue enneigée la nuit, manifestement au carrefour des XVIIIème et XIXème siècles... Telle est l'introduction de ce film et certains ont déjà compris... Car ce "la" terrible, de cordes, de cuivres et de timbales, il n'en existe qu'un seul au monde: c'est le première note de "Don Giovanni", qui orchestre aussi l'arrivée du Commandeur dans la dernière scène de ce que les musicologues ont toujours qualifié de "plus grand opéra de tous les temps"... Un specte hante manifestement Antonio Salieri, ancien rival de Wolfgang Amadeus Mozart: ce spectre sera révélé progressivement alors que le film avance via la confession de Salieri...

En 1781, un jeune compositeur est arrivé à Vienne, précédé d'une réputation extraordinaire. Salieri, compositeur de la cour, voit avec effarement un petit homme puéril composer la plus belle musique qu'il ait jamais entendu... Se sentant trahi par Dieu, il va mener contre ce grand enfant (au rire désormais légendaire...) un combat sans merci. Le génie de Mozart, vulnérable, se heurtera à la médiocrité intrigante de son rival. Le résultat est couru d'avance: même si le génial compositeur va remporter des victoires éclatantes, il se heurtera à ses démons et aux intrigues des jaloux...et il y laissera sa vie.

Ce film a été critiqué sévèrement par les "mozartiens" qui l'ont jugé inexact historiquement parlant, trop humoristique sur le personnage de Mozart...en fait ils n'ont jamais encaissé que Milos Forman ait pu, par un coup de génie à la mise en scène sublime (à Prague, dans des décors souvent naturels), aux costumes magnifiques, à la dramaturgie inéglable, servi par des acteurs absolument sensationnels (F. Murray-Abraham et Tom Hulce) populariser la musique de Mozart: l'étroitesse d'esprit de ces gens montre bien la différence entre érudition et intelligence... Car c'est un chef d'oeuvre absolu que Forman nous présente ici, et un cours de musicologie extaordinaire: les explicaions de la "Sérénade en ré" et du "Requiem" (en particulier) sont tout simplement un sans faute, et parfaitement accessibles qui plus est!.. Mon seul regret a été de voir "La Flûte Enchantée" chantée pour partie en anglais: c'est la seule vraie faute du film à mon sens (car l'allemand a été employé et est même l'objet d'une conversation entre les personnages)...

 

Les musiques et la dramaturgie, parlons-en! La perfection de ce film est là, car rien n'est fait au hasard: après un début glauque, le récit de Salieri commence par évoquer un Mozart léger, heureux: cela se traduit par nombre de musiques en majeur comme la "Sérénade en ré", le "Concerto pour piano n°24", ainsi qu'une marche légère qu'on retrouve dans plusieurs de ses oeuvres. Les points d'orgue sont les deux opéras en majeur dont les  répétitions et représentations rythment le film: "L'Enlèvement au Sérail" et "Le Mariage de Figaro"... L'ombre du père de Mozart revient néanmoins, ainsi que quelques autres détails, rappeler aux spectateurs que la chute se rapproche pour le génial compositeur...

La partie centrale est assez courte: l'échec du "Mariage de Figaro" précède de peu l'anoce à Mozart de la mort de son père, et immédiatement "Don Giovanni" retentit, laissant sa dernière scène nous emporter par sa terrible splendeur. Les rues de Vienne désertes et la neige, d'inquiétants masques, et le "Concerto pour piano n°20" (en mineur) annonce le terrible plan de Salieri: Mozart croit que son père vient le damner et les premières notes de "Requiem" retentissent: tout est joué et chacun le sait: je défie quiconque de n'avoir pas à ce moment frissonné...

La dernière partie est terrible et grandiose au-delà de l'imaginable: Mozart, qui se détruit lentement, fuit dans la troupe populaire de Shickanneder mais il est trop tard... Quelle splendeur et quel déchirement que d'entendre en parallèle raisonner "La Flute Enchantée" (qui symbolise la vie que Mozart dévore au lieu de la savourer) et le "Requiem" aux accents de mort, cette mort qui se rapproche du compositeur que Salieri finit par tuer au travail dans uns scène mondialement célèbre... La mort et l'enterrement de Mozart est orchestrée par le "Lacrimosa": dernier mouvement que Mozart ait réellement composé...

 

Film dantesque, génial, sublimissime, "Amadeus" fait partie des cultes absolus du cinéma: je devrais ici parler tout autant des décors et des costumes ou du jeu des acteurs, car ils sont tout aussi remarquables; mais j'espère que ce film aura encore de belles années devant lui, car plus que tout, il est digne du personnage duquel il parle: et c'est pour moi le plus beau des compliments que je puisse lui faire...

sudenakalypso  (09.02.2012 à 12:32)

Ah... mozart... j'ai bcp aimé ce film aussi, le jeu de l'acteur principal surtout qui révèle la candeur du musicien sans sombrer dans le ridicule. Un peu spécial mais à voir, c'est sur! ^^

dis, j'ai obligé mon mari a lire ton para sur la liste de schindler car il aime bcp ce film aussi ( mais il déteste hypnoweb car ça me prend trop de temps, lol) et il serait curieux de savoir ce que tu pense de Tarentino...

alors? un avis?

Sudena  (09.02.2012 à 13:38)

Pour ce que j'ai vu de Tarentino (je n'ai pas accroché à tous ses films), je dirais que c'est typiquement un réalisateur intelligent...et peut-être un brin pervers... Car sous l'apparente violence commune à ses films, il y a souvent un double discours, une ironie mordante et un deuxième degré certain: il faut je pense revoir ses films plusieurs fois pour en saisir toutes les subtilités, quitte à les regarder selon des points de vue différents... J'aime beaucoup sa manière de filmer, sa façon d'esthétiser la violene sans la minimiser... Et c'est un des personnages du cinéma avec lequel j'aimerais beaucoup parler car d'après ce que je vois de ses films et ce qu'il en dit, je pense qu'il est diaboliquement intelligent...et très intéressant (sans parler de sa culture)...

tarentinokalypso  (09.02.2012 à 17:13)

ah ben vous êtes d'accord alors :) il a-do-ré mais genre fiffé grave Pulp Fiction et moi, bcp Kill Bill ^^

CulteParsons94  (16.04.2012 à 12:07)

Alors, dans les films que je classerais comme "vraiment cultes", je pense qu'il n'y en a pas tant que ça :

Sleepy Hollow (j'ai vu dans les posts précédents que je n'étais pas le seul ^^): l'univers gothico-féerique habituel de Tim Burton mêlé à la musique angoissante de Danny Elfman, l'interprétation loufoque de Johnny Depp et la beauté gracieuse de Christina Ricci, la légende du cavalier hessois... Tous ces éléments consituent déjà un chef d'oeuvre potentiel. Si l'on y ajoute les décapitations impitoyables (la famille Killian... Brrrrr!!), les indices imperceptibles disséminés tout au long du film qui prennent toute leur importance au moment de la découverte de l'identité du "Maitre" du cavalier, des répliques inoubliables (Masbath: "Est-il mort?",  Ichabod: "tout le problème est là... il est mort depuis longtemps" / Ichabod: "La noirceur porte plus d'un masque... aucun n'est plus dangereux que le masque de la vertu!". Par un temps, je connaissais les dialogues par coeur ^^") ... le but est atteint : le chef-d'oeuvre est là !!


Wayne's World (1&2): des fans de hard-rock complétement azimutés interprétés avec brio par Mike Myers et Dana Carvey, des gags non stop (pour les fans, évidemment ^^: la gamelle de Stacy en vélo, l'interview de Noah Vanderhoff, la 'Suce-cut', l'albinos oculaire partiel, Del et son histoire de M&M's...), de nombreuses parodies ("Jurassic Park", "Terminator", "Le Lauréat"...), une pléiade de stars dans des rôles accessoires (Kim Basinger, Drew Barrymore, Charlton Heston, Christopher Walken, Heather Locklear...) et des répliques inoubliables (Wayne: "un jour, elle sera mienne... oh oui, un jour, elle sera mienne!" / Wayne: "Benjamin n'est pas ton ami. Si Benjamin était le nom d'un médicament, ce serait un suppositoire!" / Garth: "Oups! J'ai tombé... mais j'm'ai pas fait mal." / Cassandra : "Si les crapauds avaient des ailes, ils se cogneraient pas les c0u!//es quand ils sautent!", etc). Le niveau est loin d'être intellectuel, mais on se marre tout du long ! ^^

Quatre mariages et un enterrement: Déjà, l'humour anglais, j'adore ! Ensuite, tous ces mariages, que de bons souvenirs des réunions de famille auquel j'ai participé. Ensuite, des scènes hilarantes (les alliances du 1er mariage : papillon et tête de mort, la tablée des ex lors du 2e mariage, etc), des scènes touchantes (la déclaration de Charles à Carrie qui paraphrase La Famille Partridge, l'aveu d'amour de Fiona à Charles, l'éloge de Mathew lors de l'enterrement de Gareth) et des répliques cultes (Charles: " Génial! Je ne me suis pas autant amusé depuis l'enterrement de mon père! Que je tombe nez à nez avec Henriette et l'horreur sera totale... Oh, bonjour Henriette!" / Charlotte : "Comme elle est jolie!", Fiona: "Charlotte, tu es aveugle. Elle a l'air d'une immonde meringue!"...)

The Devils RejectsSudena  (26.05.2012 à 21:07)

Le cinéma est-il une société hiérarchisée qu'un genre soit considéré comme méprisable et oublié des critiques "générales"? En fan de films d'horreur j'en ai bien l'impression en me baladant de ci de là et en voyant toujours la même excessive prudence de la part des "élites" quand elles en parlent... Pourtant je vais parler ici de ce que je considère comme une merveille incontournable du genre et qui pourtant est récent (le premier effet "gore" du cinéma date de 1926 ["Un chien andalou" de Bunuel] et son "âge d'or" des années '70 [guerre du Vietnâm, affaire du Watergate...], mais au début des années 2000 les Etats Unis, en se lançant dans une guerre injuste et coûteuse, ont ranimé la flamme du genre)...

Rob Zombie avait, en 2003, réalisé un film qui avait été un vrai succès public: "La Maison des 1000 morts". Ce film rendait hommage aux grands films d'horreur des années '70 _en particulier "Massacre à la tronçonneuse"_ et innovait avec des images fluos et des clips intégrés. La famille de monstres était beaucoup plus atachante que ses victimes et c'est à eux que le public s'intéressait: ce point fut capital pour "The Devils Rejects"...

En-effet, en 2005, Rob Zombie fit une fausse suite de ce premier film, changeant radicalement l'histoire tout en gardant les personnage principaux... Caméra au poing, dans la chaleur étouffante de l'été du Texas, il fit souffrir ses acteurs et donna ainsi au spectateur une ambiance étouffante et crade qui personnalise esthétiquement ce film hors du commun: tout le temps on a l'impression qu'une odeur de sale, de sang et de poussière nous assaille...

Mais désormais la famille Luciole est à son tour pourchassée. Pourchassée par un shérif surdéterminé et hautement violent, ceux qui s'enfuient (le père clown [capitaine Spaulding] et les enfants Otis et Baby [les plus monstrueux lors du précédent film]), vont devoir survivre et pour ce ils vont passer leur temps à faire ce qu'ils savent le mieux faire: kidnapper, torturer, violer et tuer des innocents.

 

Très souvents les films d'horreur ont donné aux "gentils" un rôle complexe, leur faisant parfois faire des choses pires que les "méchants" (en particulier le génial "La Colline a des Yeux" de Wes Craven [1977]), mais jamais les rôles n'avaient alors été inversés, mais là... Et là est le génie du film! D'abord, Rob Zombie joue avec le cynisme qui est en nous: aussi pitoyables sont-elles,les victimes des Luciole ne suscittent que peu d'inquiétude: elles ne sont pas "à la hauteur" et leur mort est certaine et si nous sommes pris de pitié, la compassion ne joue pas... Ensuite, le shérif est, lui, véritablement une ordure (à noter qu'il vient du Texas: le message politique est évident...): violent, cynique au-possible, il suscitte une répuslsion incroyable d'emblée...et à mi-film le basculement se fait: le shérif devient l'ennemi à abattre et les Luciole (qui ne font RIEN de gentil) deviennent soudain des gens qu'on aime mais attention: qu'on AIME!.. Oui: on les aime viscéralement, totalement et incoditionnellement. Et la question de ce que nous sommes, de la frontière du manichéisme et des émotions vient à nous sans qu'on s'en rende compte: on est pris, on souffre avec eux, on hurle de joie et on pleure pour eux. Associé à des musiques parfaites, ce film est à mon sens une pierre énorme posée dans le monde du cinéma: un "survival" (ou "film viande" car il n'y a aucune intervention surnaturelle) génial, ultra-violent et ultra-gore mais quasiment parfait du début à la fin: il m'a enchanté et ému comme rarement...

JFKSudena  (05.05.2013 à 23:15)

22 novembre 1963, à Dallas : le Président des Etats-Unis John Fitzgerald Kennedy est assassiné. Son assassin, Lee Harvey Oswald, est arrêté le jour même. Il est abattu quelques jours plus tard par un certain Jack Ruby. La commission d'enquête sur l'assassinat du Président, menée par le sénateur Warren, conclut à la culpabilité du seul Oswald, grand sympathisant communiste : fin de l'histoire...

 

Pourtant trois ans plus tard le procureur de la Nouvelle-Orléans, Jim Garrison (Kevin Costner), commence à se poser des questions : les interrogatoires semblent avoir été bâclés, le thèse du tueur solitaire ayant utilisé seulement trois balles ne résiste pas à un examen logique, certains témoins n'ont pas été entendus, d'autres sont étrangement décédés depuis... Et qui était vraiment Lee Harvey Oswald ?.. En examinant le dossier et en essayant d'y mettre un peu d'ordre, Jim Garrison plonge dans un monde de vérités cachées où de mystérieuses forces semblent se liguer.... Petit à petit une horrible chose semble émerger : au risque de perdre sa famille Jim Garrison décide d'aller jusqu'au bout, de secouer l'immondice, car maintenant rien ne peut plus être comme avant...

 

Avec ce film au rythme frénétique, avec une musique psychédélique fabuleuse signée John Williams, parsemé d'images d'archives et servi par une énorme documentation sur le sujet, Oliver Stone nous plonge dans l'enquête de Jim Garrison sans concession, sans pause : le film suit un creshendo terrifiant que sa forme (c'est un thriller) renforce :  les poussées d'adrénaline sont légion, l'histoire nous prend dans un invraisemblable tourbillon et  sa portée va bien au-delà des passionnés d'Histoire...

 

Car quand on évoque le 22 novembre 1963 en fronçant les sourcils (à-savoir sans avaler telle quelle la vérité officielle du rapport Warren) les questions qui nous viennent sont généralement : qui a tué Kennedy ?  Qui s'est compromis avec la Mafia ? Quels étaient les complices d'Oswald ? C'est généralement pour ça qu'on regarde ce film, or ces questions sont mauvaises et plutôt que d'y répondre ce film nous force à nous poser les bonnes questions, les vraies questions...

 

Pour ce faire il part sur une double enquête, s'intéressant autant au meurtre de Kennedy qu'au personnage même de Lee Harvey Oswald (joué par un gigantesque Gary Oldman). Et rapidement une conclusion s'impose qui bouleverse le public et lui ouvre des portes aussi nombreuses que terrifiantes : Lee Harvey Oswald...n'a jamais tiré sur Kennedy ! il était innocent !.. A-partir de là l'enquête explore des pistes jamais envisagées : la Mafia devient un élément parmi les autres, les pistes se multiplient et mènent pour la plupart à l'extrème-droite cubaine et aux militaristes américains... Et après une inoubliable conversation entre Jim Garrison et un mystérieux monsieur X (Donald Sutherland), la question n'est plus de savoir qui a tué Kennedy mais pourquoi Kennedy a-t-il été tué ?.. La réponse à cette question est horrifiante et nous entraîne au coeur d'un effroyable complot : le 22 novembre 1963 n'est plus la date d'un simple assassinat politique mais d'un Coup d'Etat en bonne et dûe forme où les implications sont multiples et mêlent les forces du conservatisme, du racisme et du militarisme, sous la houlette de l'argent-roi et des tout-puissants lobbys des armes ; et Lee Harvey Oswald n'est plus un simple bouc-émissaire sacrifié par le gang mais un véritable martyr écrasé par des forces terrifiantes contre lesquelles il n'avait aucune chance.

 

Un autre homme n'avait aucune chance face à ces forces contre lesquelles il avait lutté pendant tout son mandat : le Président John Fitzgerald Kennedy. Après lui Martin Luther-King et Bobby Kennedy ont tenté de lutter contre ces mêmes forces : eux-aussi furent assassinés par des dingues solitaires, évidemment... Quand on a vu ce film, on sais au moins quelque-chose : le 22 novembre 1963, à Dallas, John Fitzgerald Kennedy n'a pas été "assassiné" : il a été "exécuté". Il n'avait aucune chance de s'en sortir vivant... Film titanesque et grandiose, JFK nous force à voir cette vérité : pour ce et pour sa réalisation sans faute, il fait partie du panthéon du cinéma, à voir absolument...

Films cultescinto  (19.05.2013 à 17:30)

On peut parler de n'importe quel film, même si ça n'a pas de rapport avec les séries?

 

Donc, dans ce cas,un des premiers films qui m'a terriblement émue, que j'ai vu il y a des lustres et qui a bouleversé mon petit coeur de midinette de l'époque:

"Sur la route de Madison".

Oui, je sais, c'est fleur bleue à vomir, c'est girly à mourir, c'est banal à  dormir, mais j'ai adoré, adoré!! que j'ai aurai aimé être à la place de Francesca! Ce film est génial: raconter 4 jours dans l'espace d'une vie, c'est absoulment fantastique. La qualité d'une relation ne se mesure pas au temps, c'est tellement romantique!!

C'est raconté avec finesse,les acteurs sont fabuleux et les décors naturels sont extraordinaires: une amérique simple et profonde, comme les sentiments des deux personnages...

Vous allez dire quoi? que c'est vu, revu, entendu, ré-entendu, que c'est facile ...mais j'adore, je vibre, je frissonne chaque fois que je vois et revois Meryl Streep et Clint Eastwood danser au milieu de cette cuisine des années 60 (50?)...

Sudena  (19.05.2013 à 23:51)

Je dirai juste que chacun ses gouts... ;) Perso je n'ai jamais pu regarder ce film sans somnoler. Au-delà du côté fleur-bleue ce qui me déplait c'est la médiocrité de ces personnages, le culte de la médiocrité étant une tendance récente qui m'insupporte.

Mais je respecte totalement ceux qui apprécient (d'autant qu'en matière de fleur-bleue j'a de leçons à donner à personne...), et je conçois que ce film puisse être efficace.

Les goûtscinto  (31.05.2013 à 23:33)

Comme tu dis, sudena, chacun ses goûts. Perso, je ne dirai pas que les personnages sont médiocres, ils sont plutôts communs, d'une certaine banalité, ce qui les rend très accessibles.

L'histoire pourrait arriver à n'importe qui d'autre, c'est tellement banal que ça en devient réel...

Quand j'entends le terme "médiocre", qui est très péjoratif, je pense plutôt à quelque chose ou à quelqu'un d'inintéressant, qui manque cruellement d'intelligence , de sensibilité; mais je n'ai pas trouvé les personnages aussi négatifs.

 

Films cultesFreyaX  (07.11.2013 à 23:00)

Pour moi les plus cultes resteront mes 4 sagas fétiches qui sont: Le Seigneur des Anneaux, Pirates des Caraïbes, Harry Potter & Star Wars :)

Ce sont de magnifiques histoires, avec lesquelles j'ai grandis, et qui me font tout simplement rêver ! Je ne m'en lasse pas, c'est beau, épique, on voyage avec les héros ! Ces sagas ont également des castings de ouf, des effets spéciaux à couper le souffle, de la musique magnifique, et de grands réalisateurs qui ont su retranscrir tout ça pour nous ! Bref, ce sont mes sagas, forever and ever ♥

Barry LyndonSudena  (24.11.2013 à 00:48)

Sur un fondu au noir retentit la Grande Sarabande de Haendel qui nous enveloppe de toute sa sinistre majesté: ces notes accentuées résonnent en nous comme autant de coups portés. Le propos de ce film, il n'est déja plus permis d'en douter, sera violent et pessimiste.

Puis arrive la première image, le premier instant, le premier tableau... Et nous voilà tout d'un coup dans le monde de Gainsborough. Je n'ai pas de mots pour décrire la beauté hallucinante de cette image pourtant simple, son extraordinaire jeu de couleurs et de lumières: je sais seulement que la fascination qu'elle execrer est au-delà des mots et de la simple raison.

Et puis l'action commence: un simple duel au loin. Mais retentit alors une voix-off froide et ironique qui enlève tout suspense malvenu, toute pitié vis à vis des silouhètes, tout espoir... Le destin est en marche: rien ne l'arrêtera!

Le XVIIIème siècle nous envahit de toute sa splendeur et nous fait suivre pas à pas Redmons Barry (Ryan O'Neil): un jeune irlandais romantique, rêveur et courageux que les épreuves vont faire grandir et devenir un homme intéressé, cynique, égoïste, arriviste, qui gravira un à un les échelons pour arriver au sommet. Mais à ce sommet il trouvera des êtres encore plus vils, encore plus dénués d'humanité, encore plus répugnants que lui: sa chute sera lente, longue et implaccable, et il sera trahi par tout ce qui fait que nous, public, sommes encore attachés à lui...

Pour narrer cette histoire, Kubrick donne son plus beau coup de maitre: la Beauté faite cinéma. Voix off, images grandioses, lumière naturelle même sur les scènes éclairées à la bougie qui donne aux jouissives parties de cartes un air de dessins de Calot. De duels en duels, de bassesses en bassesses, de triches en triches, le marasme s'inflstre en tous et nous donne cette étrange et terrible impression, accentuée par una façon de filmer typique du maître: celle de voir une version en costumes et totalement "aboutie" d'Orange Mécanique... Car même s'il n'y a aucune violence physique (ou si peu), le jeu parfait des acteurs dont la moindre nuance de regard, la moindre particularité physique ou vestimentaire hautement symboliques, sont parfaitement mis en valeur par la façon de filmer.

C'est simple: au moins chaque seconde serait digne de figurer dans une exposition de tableaux. Chaque plan raconte une histoire, chaque nuance accentue et fait avancer cette histoire qui parvient d'emblée à nous prendre aux tripes et qui nous fait progresser crescendo jusqu'au déchirement final; déchirement qui ne laisse aucun espoir tant il arrive en conclusion naturelle d'un ensemble implaccable de choses, de petits faits que la dixième vision ne nous permet pas toujours d'apercevoir mais qui existent et remplissent le film à chaque instant, à chaque note...

Oui j'ai bien dit "note": car ce film n'est pas seulement un drame, pas seulement une exposition de talbeaux: il est aussi une symphonie et il est permis de se demander jusqu'à quel niveau il n'est pas avant tout une symphonie. Comme dans Orange Mécanique, Kubrick utilise à l'envi quantité de musiques classiques dont les thèmes illustrent chaque scène, chaque personnage, chaque situation comme un opéra romantique, sauf qu'ici aucune n'est remixée au synthé _film d'époque oblige_. La grande majorité de ces musiques datent du XVIIIème siècle et auraient pu être entendues par les protagoniqtes. Deux exceptions notables néanmoins: Il Barbiere di Sevilla de Rossini orchestrant les parties de cartes, et surtout le Trio pour piano et violoncelle de Schubert, associé désormais à-jamais à lady Lyndon (sublime Marisa Berenson)... La plus utilisée, la plus nuancée, la plus terrible, la plus sublime, la plus caractéristique, est néanmoins la Grande Sarabande de Haendel. Dans ses moments les plus implaccables, comme au générique de fin, elle est rythmée par des timbales accentuant le côté grandiose et pathétique de ce film.

De tous ceux qu'il a réalisé, ce film fut le préféré du grand Stanley. Sans nul doute son plus abouti, son plus riche, son plus personnel, il est en tout cas le plus merveilleux que j'aie jamais vu: l'incarnation cinématographique de la Beauté dans son sens le plus complet...

Le Cabinet du Docteur CaligariSudena  (27.10.2014 à 04:33)

Et si on parlait d'un film...vraiment culte? En 1919, Weiner réalise un film d'un genre tout nouveau, avec un style tout aussi nouveau qui a fait et fera des émules aussi longtemps que le cinéma durera.

Voici l'histoire: dans une ville du sud de l'Allemagne, une fête foraine est organisée. Un mystérieux docteur, appelé Caligari, y tient un stand où il montre Cesare le somnambule. Mais plusieurs meurtres étranges se produisent alors dans la ville... Après le meutre de son ami _que Cesare avait prédit_, Francis (le narrateur) commence à soupçonner le docteur de manipuler le somnambule pour commettre des meurtres et dès ce moment il est trop tard: nous sommes déjà allés trop loin dans la folie pour pouvoir reculer...

Le film (muet bien sûr) se passe dans un décor hallucinant et halluciné, totalement peint à la façon d'un tableau de la Renaissance, tout en angles aigüs. Le jeu de caméra est du même acabit avec des gros plans, des fondus, et une couleur de pellicule participant à l'ambiance générale oppressante et horrifiante. Mais c'est certainement le maquillage qui joue le plus: outrancier, en adéquation totale avec le décor et la lumière, il est le parfait écho de la folie qui émane de tout le film...

 

Le Cabinet du docteur Caligari a sans nul doute inspiré Bunuel et Dali dans leurs futures collaborations (on jurerait que les décors sont de Dali), et il a initié au moins deux genres: il est d'une part le premier film d'horreur, avant même que Murnau, puis les américains, ne s'accaparent le genre (Nosferatu date de 1922), et d'autre part il est le premier film expressionniste, le manifeste de ce mouvement dont Murnau sera un fameux représentant, de même qu'un certain Fritz Lang... Lang a participé au tournage de Caligari et le thème de la folie meurtrière se retrouvera dans SON chef d'oeuvre, premier joyau du cinéma parlant: M le Maudit (1931). Il est d'ailleurs frappant, en comparant ces deux monuments, de constater à quel point M ressemble à Cesare (les deux sont des meurtriers...mais ils sont au final bien plus à plaindre qu'à condamner)...

Tout ça pour die que ceux qui ne connaissent pas ce chef d'oeuvre doivent impérativement prendre une heure de leur vie (à plus ou moins vingt minutes près, selon la qualité de la restauration et au choix du montage) pour le savourer et découvrir une certaine idée du cinéma dans toute sa pureté...

Mes films cultesForCamelot  (28.10.2014 à 19:26)

Pour ma part, n'ayant "que" 19 ans, je ne possède pas une culture cinématographique très riche. Néanmoins, ma génération a eu la chance de grandir avec le développement du numérique, de l'informatique, du cinéma et j'en passe. Les sagas à gros budgets sont apparues, les effets spéciaux ont permis de réaliser des films plus spectaculaires les uns que les autres bref. Je pense que nous pouvons nous estimer heureux d'avoir grandi avec le développement du cinéma.

Pour ce qui est de mes films cultes, voici une petite liste :

- La saga du Seigneur des Anneaux

- La saga Harry Potter

- La sage Star Wars

- La saga Pirates des Caraibes 

 

Sudena  (28.10.2014 à 21:02)

Et pourtant combien de cinéastes "artistes" (je pense en particulier à David Lynch) se sont plaints de l'arrivée massive de la vidéo et de la pauvreté des images conséquemment engendrée... La qualité a beaucoup augmentée mais c'est vrai que, nonobstant les effets spéciaux "tape à l'oeil" (et je suis fan du Seigneur des Anneaux...) je regrette la beauté pure de l'image argentique...


ForCamelotpretty31  (29.10.2014 à 14:29)

Je ne suis pas beaucoup plus vieille que toi mais je ne partage pas ton avis. Certes "Les sagas à gros budgets sont apparues" dans le courant de notre génération, mais le cinéma ce n'est pas que ça, d'ailleurs ce n'est vraiment pas que ça. Heureusement il y a encore des cinémas comme les Utopias, ou même les UGC font des efforts, pour diffuser des films d'auteur, qui méritent le coup d'oeil. Au final, c'est dans ces films, souvent à budget réduits, qu'on trouve de véritables prouesses cinématographiques (faire beaucoup avec si peu) et pas dans les grosses sagas et blockbuster où tout est fait par un pc et où au final le travail du réalisateur a vraiment beaucoup moins d'importance, idem pour les acteurs qui dans les films d'auteur, laissent passer quelques imperfections au lieu d'être surfaits dans les grosses saga. 

Il n'empêche que je vais au cinéma pour voir les deux, mais il ne faut pas généraliser en parlant de génération, car c'est faux, ça dépend de ton patrimoine culturel, de tes goûts et du milieu dans lequel tu grandis, des choses et des personnes qui t'entourre ! :) 

De mon côté, en film culte qui me viennent à l'esprit, j'ai V pour Vendetta, pour le scénario, Anna Karéine (le plus récent) pour les paysages, The Truman Show pour la satire sociale, Fight Club et Orange mécanique pour l'approche de la violence et de la psychose. 

Mes films cultesChaudon  (19.01.2015 à 16:16)
Si je suis plus séries télévisées que cinéma, j'ai aussi des films que je considère comme cultes. Étant un fan de Sylvester Stallone, son film culte restera "Rocky" et j'ai vraiment été ému par la dernière saga. Côte cinéma français, ce sera la saga des "Gendarmes" avec Louis de Funès et Michel Galabru, il y a aussi "Bienvenue chez les Ch'tis" avec Dany Boon et Kad Merad et "Intouchables" avec les excellents Omar Sy et François Cluzet

Films CultesCresus87  (23.01.2015 à 14:30)

Ouch dur de classer tous les films que j'ai pu voir. Néanmoins, mes 5 films préférés sont inchangés depuis très longtemps. Mon film préféré et loin devant tous les autres (et ne vous moquez pas^^), il s'agit de Titanic. Fan incontestable, j'ai du le voir plus de 300 fois, parfois plusieurs fois par jour quand j'étais jeune... C'est dire ! Depuis, je suis une fan de l'histoire du Titanic, c'est devenu une passion et je ne m'en lasse pas.

En second, c'est un classique : Bienvenue à Gattaca. Ce film est totalement atemporel et les discussions qu'il amène sont plus que d'actualité. Il est d'une justesse, juste magnifique. Un chef - d'oeuvre !

En troisième, il s'agit d'une comédie romantique : Imagine me & You. Vraiment ce film, je l'adore ! Je le regarde dès que j'ai le moral à plat, il est marrant, triste, drôle, plein d'espoir. A voir si vous ne l'avez jamais vu.

En quatrième, un film qui me fait pleurer à chaque fois : Sur la route de Madison. Meryl Streep et Clint Eastwood au sommet de leur art.

Pour clôturer mon top 5 c'est plus délicat. Autant je n'ai aucun doute sur les 4 précédents, autant mon 5ème est plus difficile à isoler. J'hésiterais entre Coup de foudre à Notting Hill que je connais vraiment par coeur, Pretty Woman, aussi d'ailleurs, et Twister, un classique du film catastrophe.


MoiProfilage  (23.01.2015 à 18:00)

Comme je l'ai dit, je ne suis pas très film donc je vais vous parler de deux films qui m'ont marqué (en enlevant l'incontestable Titanic ^^).

Donc le premeir c'est le meilleur film français que j'ai vu c'est "Mais qu'est-ce qu'on a fait au bon Dieu ?" A premier bord, c'est un film qui pourrait être qualifié de banal mais pas du tout. J'ai adoré ce film qui traite sur le racisme. Malgré le thème plutôt fréquent dans la société, il est très marrant. Je l'ai déjà revu plusieurs fois et il me fait toujours rire.

Ensuite je dirais que mon film préféré c'est le film sur la série "L'agence tous risques", j'adore cette série et j'ai vraiment trouvé génial qu'il fasse une série dessus, j'avais été le voir et je l'ai trouvé géniallissime, certes différent de la série mais tout de même tip top. Un peu trop moderne à mon goût (enfin par rappport à la série).

Mes films cultes :D Pas si cute que ça... ^^

Cultescinto  (24.01.2015 à 14:30)

Quand on me demande de donner mes films cultes, c'est tellement vaste que spontanément, je ne sais pas. Après, j'ai toujours des films à message qui me viennent à l'esprit en premier, dont trois sur le même époque:

* La liste de Schindler - La vie est belle -  Le pianiste.

Celui qui m'a fascinée est "Shutter Island". Manipulée du début à la fin (je n'avais pas lu le bouquin)

Celui qui m'émeut toujours: "Sur la route de Madison". là, je deviens la romantique à fond!!

Celui que j'ai adoré pour sa reconstitution: "Titanic".

 

 

Ajouter un message sur la dernière page

Ne manque pas...

Rejoins l'équipe HypnoCheck pour vérifier les informations des épisodes de la citadelle.
L'équipe HypnoCheck recrute ! | En savoir plus

L'équipe HypnoDiff, chargée de la saisie des synopsis et des news diffusions, recrute.
L'équipe HypnoDiff recrute ! | Plus d'infos

Le nouveau numéro d'HypnoMag est disponible !
HypnoMag | Lire le nouveau numéro !

Alternative Awards : À vos nominés
Alternative Awards | On compte sur vous !

Activité récente
Actualités
Au cinéma cette semaine

Au cinéma cette semaine
Pour cette mi-avril, vous aurez la possibilité de voir plusieurs films de genres différents dès le...

Les sorties ciné de la semaine

Les sorties ciné de la semaine
Ce mercredi 10 avril, de nombreux films sont attendus dans les salles de cinéma ! Petit coup d'oeil...

City Hunter (Nicky Larson) : Netflix dévoile la bande annonce et le synopsis de son adaptation live

City Hunter (Nicky Larson) : Netflix dévoile la bande annonce et le synopsis de son adaptation live
Après un teaser dévoilé en février et un premier trailer, mi mars (voir news précédente), Netflix...

Blake et Mortimer bientôt au cinéma !

Blake et Mortimer bientôt au cinéma !
Les personnages créés par E.P Jacobs en 1946 puis repris par plusieurs auteurs à compter des années...

Sondage : ces films sont sortis il y a 10 ans déjà !

Sondage : ces films sont sortis il y a 10 ans déjà !
Avec 57% des votes, c'est le film Captain America: Le soldat de l'hiver qui arrive en première...

Newsletter

Les nouveautés des séries et de notre site une fois par mois dans ta boîte mail ?

Inscris-toi maintenant

HypnoRooms

choup37, 15.04.2024 à 10:15

Il manque 3 votes pour valider la nouvelle bannière Kaamelott... Clic clic clic

chrismaz66, 15.04.2024 à 11:46

Oui cliquez;-) et venez jouer à l'animation Kaamelott qui démarre là maintenant et ce jusqu'à la fin du mois ! Bonne chance à tous ^^

Supersympa, 16.04.2024 à 14:31

Bonjour à tous ! Nouveau survivor sur le quartier Person of Interest ayant pour thème l'équipe de Washington (saison 5) de la Machine.

choup37, Hier à 08:49

5 participants prennent part actuellement à la chasse aux gobelins sur doctor who, y aura-t-il un sixième?

chrismaz66, Hier à 11:04

Choup tu as 3 joueurs de plus que moi!! Kaamelott est en animation, 3 jeux, venez tenter le coup, c'est gratis! Bonne journée ^^

Viens chatter !