Critique Quotidien du cinéma : Un voisin

Un voisin trop parfait -ou the boy next door selon les pays- signe le retour de Jennifer Lopez sur nos grands écrans. La « bomba latina » fait partie des rares artistes ayant su combiner succès cinématographique et musical, ne vous en déplaise. Et si son légendaire fessier et sa musique n’ont plus grand chose à prouver, on attend toujours d’elle le film qui la propulsera au rang d’icône du 7ème art. Ce thriller légèrement saupoudré d’érotisme lui servira-t-il alors de sésame ?!

 

L’histoire est simple est reprend les codes des « stalker movies » (invention de mon cru). Suite à une nuit torride et quelque peu interdite, le jeune Noah (campé par Ryan Guzman) tombe éperdument amoureux de sa voisine Claire (J-Lo), accessoirement mère de son meilleur ami et sa prof de littérature. Le film est divisé en trois parties distinctes. La scène d’exposition, traînant en longueur, où tous les clichés imaginables et possibles sont au rendez-vous. Ainsi, Noah ne puis s’empêcher de se balader en débardeur moulant ou dans le plus simple appareil, Claire n’arrive à se consoler de son mariage ratée suite aux tromperies de son époux avec sa secrétaire… Et je préfère m’arrêter là. Les acteurs sont durant ce premier mouvement franchement peu convaincants. Et pour cause, ils n’ont pas l’air très convaincus non plus ! Mais les choses s’accélèrent bien heureusement par la suite.

 

Le film suit à la règle le principe de la montée en crescendo. La seconde partie, les péripéties, laisse place à la démence de Noah. Là encore, le film n’arrive à s’émanciper des fameux clichés du genre, comme la salle aménagée au sous-sol servant de temple religieux ou la confrontation harceleur/harcelée dans les toilettes du lycée. Cette partie s’installe à partir de cette fameuse nuit entre les deux principaux protagonistes. Une nuit qui sublime J-Lo qui, le temps passant, nous en met toujours autant plein les mirettes, bien que Ryan Guzman n’est pas mal non plus. Une nuit qui, de toute évidence, n’est l’élément perturbateur qu’officiellement et officieusement appât à ménagère. Une nuit qui hélas ne restera pas dans les annales des scènes sexy.

 

Et le final alors ? La troisième partie est sans contestation l’atout du film. Les vingt dernières minutes poussent sans vergogne sur l’accélérateur, alliant jump-scare et autres codes types du slasher movie. Si Jennifer Lopez et Ryan Guzman peinaient à convaincre, ils se retrouvent absolument délirants dans cette ultime confrontation. Petit bémol : la transition entre le thriller angoissant et le slasher est quasi inexistante. Si la tension monte, personne ne peut raisonnablement voir venir la violence (et quelle violence) composant ce dernier affrontement. De ce fait, plutôt que sursauter d’horreur et/ou d’angoisse, beaucoup d’entre vous risque d’éclater… de rire. Pas sûr que cela soit l’effet escompté !

 

Somme toute, si "Un voisin trop parfait" ne cassera pas des briques dans nos salles obscures hexagonales, il trouvera certainement son public lors de ses rediffusions sur M6 le mercredi après midi. Car il faut bien l’avouer : en tant que film destiné au cinéma, l’œuvre est plutôt fade sans pour autant être repoussante. Mais possède toute les qualités d’un excellent téléfilm. A voir si cela est un compliment…